Nuances de noir 
Photographie digitale
, 1 - 6 (série), 2017 ​ © ADAGP 

Les images riches en tons sombres servent de métaphores émotionnelles et profondément psychologiques. Parfois oppressants, ces lieux énigmatiques et insaisissables évoquent des sentiments de peur, de solitude, de chaos, de vide - une autre dimension dépourvue de tons clairs ou lumineux. Ils parlent d'un monde intérieur où la poésie visuelle éveille la curiosité et le désir de savoir ce qui se trouve devant soi.

En combinant, superposant et transposant l'obscurité, en supprimant le contexte des sujets, l'artiste donne des indices pour révéler ce qui est au-delà de la réalité et présente des espaces photographiques remplis d'abstractions métaphysiques. D'une certaine manière, les photos communiquent des idées sur la façon dont le point de vue indéfini peut se fondre dans une réalité onirique d'environnements psychologiques.

Les images évoquent des idées autour de l'optique, de la perception et de l'imagination, une sorte d'atmosphère kaléidoscopique de lumière et d'obscurité pleine de drame, brouillant la frontière entre la photographie, les compositions surréalistes et le design poétique.  

Ces photographies cherchent à capturer la magie que la lumière et l'ombre peuvent communiquer. Le noir et blanc parlent du mystère de la structure organique qui émerge du chaos, en particulier l'obscurité ténébreuse, et sont utilisés à la manière d’un outil alchimique pour transmuter ce que l’artiste voit en ce qu’il aimerait que les autres voient, comme si la perspective du spectateur changeait dans la réalité qu'il voyait sur les photos.

Echo des formes
Photographie digitale, 2019 ​ © ADAGP

Le substanciel se dissout et renaît dans un mouvement éthéré, une danse silencieuse entre ombres et lumières. Les contours se floutent à l'instar d'une abstraction sensuelle, la peau compose un paysage et le geste une vibration fugace.

Ces pièces semblent convoquer l’intimité d’un toucher, la mémoire d’une caresse ou l’élan d’un souffle.

Plongées dans des nuances de gris, elles traduisent une poésie de l’indicible, une invitation à voir au-delà du visible, à ressentir l’empreinte des émotions, à se perdre dans l’espace subtil entre présence et disparition ...

Ces œuvres s’inscrivent dans une quête infinie de dialogue entre le corps et l’âme, un voyage intérieur où la sensualité devient langage, énergie vitale liant l’humain à l’infini.

Pro fundus
Photographie digitale, 1 - 8 (série), 2017 ​ © ADAGP
 

Pro Fundus, littéralement "vers les profondeurs", explore avec intensité les strates invisibles de la matière et de la perception. Un univers à la fois mystérieux et immersif.
Le noir et blanc se rencontrent dans un dialogue subtil, enrichi par des touches pastel qui se fondent harmonieusement en une seule prise de vue.  

Ces fragments visuels, abstraits mais évocateurs, révèlent des mondes subtils dans lequel la lumière sculpte les formes et les ombres évoquent l'insaisissable. Une tentative de toucher à l'essence du fond, à ce qui nous échappe mais que l'on pressent.

Ces images complexes interpellent le regard et invitent à une réflexion sur la manière dont l’art peut transcender le visible. Elles s’inscrivent dans les mouvements contemporains par une diction visuelle unique, un nouveau message culturel avec son propre langage esthétique.  

Pro Fundus n'impose pas une lecture unique mais pose la question de la perception et de la subjectivité face au mystère insufflant à l’art un climat, une atmosphère à part entière, exprimant la sensibilité de l’instant et la richesse de l’interprétation.